Retour sur le MFAO : 4 – Organes, interventions et financement du Mouvement

 

MFAOLe reste du document concerne la définition des organes du MFAO, les modalités de sa mise en place, ses interventions dans le milieu et le financement de sa construction et de son fonctionnement.

L’organigramme page 16 (p. 33 du “Document MFAO”), présente la structure du Mouvement. On y voit une direction générale. Elle est constituée d’un Conseil National et d’un Secrétariat Général avec ses 4 départements : Le Département 1 est chargé de la gestion du Mouvement et de l’élaboration des stratégies politiques ; le Département 2 s’occupe de la gestion des projets économiques et sociaux, et de la sensibilisation/mobilisation politique et civique de la population. Le Département 3 s’occupe des campagnes électorales et le Département 4, de la Fondation du MFAO chargée de la gestion financière du Mouvement (Recherche de fonds et gestion des ressources). Cet ensemble représente la direction du Mouvement. Elle agit sur l’ensemble de la population par l’intermédiaire des animateurs de groupes cibles parmi lesquels les Associations MFAO de base. Dia_3

L’organigramme montre que la direction du Mouvement est formée d’hommes venant de tous les horizons (partis politiques, organisations associatives laïques et religieuses, organisations de la diaspora, hommes d’affaires et autres acteurs possibles). Sa structure confère ainsi au Mouvement les caractères d’un mouvement de masse national.

Enfin, l’organigramme montre la place importante réservée aux Commissions Permanentes de Travail, lesquelles ont pour fonction de proposer au Conseil National, les éléments de la prise de ses décisions. Le Conseil prend ainsi les décisions sur la base d’études sérieuses.

Les modalités de la mise en place du Mouvement sont décrites dans le chapitre 5 du document. Le chapitre commence par préciser la vision du MFAO. Celle-ci “découle de l’expérience vécue depuis le début de la transition démocratique, en particulier des échecs successifs de la politique d’opposition dominante et des pratiques politiques du courant dominant de l’Opposition.”

La vision se fonde sur le principe suivant lequel “L’Opposition, c’est la masse de tous ceux qui veulent la fin du régime de dictature” (et non de quelques partis ou de quelques chefs de partis), que tous ceux-là doivent donc être fortement impliqués dans le processus politique visant la fin du système. Et elle définit l’objectif du Mouvement : “la fin du régime d’abord” et, seulement après, la lutte concurrentielle entre partis et/ou individus pour le pouvoir.

En d’autres termes, la fin du régime d’abord pour permettre la mise en place et le fonctionnement normal des institutions démocratiques, avant que les partis politiques et les individus s’engagent dans la compétition pour le pouvoir.

A partir du moment où il s’agit d’une organisation de masse sans distinction d’appartenance

partisane, le Mouvement doit être forcément porté par une alliance la plus large possible, une alliance dont le noyau dur sera constitué par les partis politiques associés pour construire le MFAO. Ce chapitre définit également les modalités de la mise en place des structures provisoires (le Comité National d’Initiative et les Comités Locaux d’Initiative), les modalités de la mise en place du Mouvement lui-même, les critères d’organisation au sein des groupes cibles et des Associations MFAO de base…)

Il est évident que c’est à l’épreuve des réalités du terrain qu’il faudra apprécier la faisabilité de ces propositions. Mais les grandes orientations qui portent ces idées constituent des garanties pour éviter les déviations préjudiciables au bon fonctionnement et à l’efficacité politique du Mouvement.

Le chapitre 6 concerne les interventions du MFAO dans le milieu politique et social. Elles “ont ceci de particulier qu’elles sont une série d’actions intégrées et orientées vers un même but : un mouvement de masse fort, capable de faire des pressions politiques judicieuses, le but de ces pressions étant d’amener l’Opposition à venir à bout de la dictature et à fonder, de façon durable, les bases de la démocratie politique et sociale au Togo.”

Les interventions sont d’abord des actions de mobilisation politique, notamment la sensibilisation politique, la formation politique et civique, l’apprentissage de l’organisation de manifestations publiques … Mais ces actions de nature politique sont intimement liées à d’autres types d’actions orientées vers la satisfaction des besoins élémentaires de la population comme cela apparaîtra dans la suite.

Les groupes cibles, qui comprennent également les “Associations MFAO de base” (celles existantes et celles en cours de création ou à créer) ont fait l’objet d’une plus grande attention dans cette partie du document. On y définit l’animateur de groupe et son rôle, avec une insistance particulière sur les méthodes de travail au sein des groupes.

Le document a repris ici une idée importante, celle relative à la question de la satisfaction des besoins élémentaires des membres des groupes cibles, notamment dans les “Associations MFAO de base”. Après plus de 40 ans d’oppression dictatoriale, la grande masse de la population se trouve depuis plusieurs années dans un état de dénuement avancé. Aussi bien dans le milieu rural comme dans les villes.

En conséquence, ce qui préoccupe les hommes et les femmes avant toutes choses, c’est comment faire pour trouver les moyens de la survie individuelle. Et chacun court dans tous les sens pour gagner le salut individuel au mépris de tout sentiment de solidarité, notamment de solidarité au sein du groupe familial et à plus forte raison la solidarité nationale. Du sauve qui peut !

La population n’a donc ni le temps, ni les moyens, ni l’énergie nécessaire pour se consacrer aux problèmes politiques du pays. Le discours politique ne “passe pas” dans ces conditions d’extrême précarité.

La sensibilisation et la mobilisation politiques ne peuvent donner des résultats significatifs dans ces conditions que “si elles sont accompagnées de mesures tendant à amener les hommes, les femmes, les jeunes à commencer à satisfaire leurs besoins vitaux.” D’où la nécessité d’organiser les groupes cibles autour de petits projets perçus comme autant de supports et vecteurs de l’action de sensibilisation et de mobilisation politique et civique.

Le document évoque ces petits projets dans le chapitre 6, § 6.3.1 (“Document MFAO” p. 91-93). “L’animateur de groupes cibles organise ceux-ci autour de petits projets économiques que les membres des groupes jugent nécessaires pour eux comme moyen de commencer à satisfaire leurs propres besoins élémentaires, mais aussi les besoins élémentaires de la population de leur localité ; et des projets qu’ils se sentent capables de conduire en commun.”

Trouver les moyens financiers nécessaires à l’organisation de ces petits projets fait partie du rôle de la Fondation du MFAO (Département 4), en collaboration étroite avec le Département 2 de l’organigramme du Mouvement.

Le “Document MFAO” termine sur les interventions en soulignant leurs effets cumulatifs, en particulier les effets en termes de votes. Mais les effets vont bien au-delà du nombre possible de voix à recueillir lors des scrutins à venir, comme cela apparaît dans le passage suivant du document :

Sur un plan plus général, dit en effet le document, les interventions intégrées du MFAO auront également d’autres effets d’une grande importance : une mobilisation massive et responsable de la population ; un niveau moyen de conscience politique plus élevé ; une meilleure compréhension de la situation politique par la grande masse de la population ; une capacité plus grande des hommes et des femmes à participer au processus politique ; un nombre plus élevé de leaders locaux parmi lesquels des femmes et des jeunes, une pépinière de cadres politiques et de gestionnaires compétents pour assurer la gestion des affaires publiques, politiques comme administratives ; un personnel compétent pour assurer la relève pour le MFAO ; une participation massive et responsable aux élections et en même temps une capacité réelle à dire « NON » quand il le faut et à s’opposer à tout ce qui transforme les élections en une machine de maintien de la dictature et de légitimation d’un pouvoir illégal… .

A ces effets s’ajoute le début de la satisfaction des besoins élémentaires. C’est un point de départ de la réduction de la pauvreté et de la misère. Il est de nature à revitaliser la population, à réduire la désespérance actuelle et à permettre aux hommes, aux femmes et aux jeunes de commencer à regarder l’avenir avec espoir.

Les effets cumulatifs des actions intégrées marqueront ainsi le début du renversement du déclin social et le départ du processus de transformation de la société togolaise en une société démocratique.

Enfin, le “Document MFAO” termine sur les modalités du financement du MFAO. Il a fait une estimation détaillée du coût de la construction du Mouvement en montrant clairement ce coût pour chacune des étapes retenues.

Il insiste plus particulièrement sur deux faits : En premier lieu, la démocratie pour laquelle l’Opposition démocratique togolaise se bat étant une démocratie représentative et participative, le MFAO fait dans sa vision “une place importante au principe de l’autofinancement du Mouvement” (“Document MFAO chap. 7, § 7.2.1, p. 107-108). Et le document poursuit : “Il appartiendra au Comité National d’Initiative et, après lui, à la Direction du Mouvement de prendre les mesures appropriées pour rendre possible une contribution financière des membres de l’organisation, en tenant bien entendu compte des conditions d’existence de la population.” (ibid, pp. 107).

En d’autres termes, chaque membre du Mouvement contribuera à sa construction et à son bon fonctionnement en participant à la mobilisation des ressources financières nécessaires par un apport en termes de cotisations ou autres types de contribution.

En second lieu, le document souligne la nécessité de mettre en place une bonne structure de recherche de fonds, tant auprès de la population à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, au sein de la diaspora togolaise comme auprès de tous ceux (individus ou organisations) qui sont susceptibles de soutenir l’action du MFAO.

C’est cette activité de recherche de fonds qui justifie l’idée d’une Fondation MFAO. La Fondation devra ainsi affiner la réflexion pour mettre en place une structure de recherche de fonds et organiser de façon efficace la gestion des ressources recueillies.

Les modalités du financement du MFAO ont fait l’objet d’un ensemble d’annexes avec des tableaux où apparaît une estimation détaillée des coûts prévisionnels. Ces annexes seront mises à la disposition de tous ceux qui s’engageront dans l’Alliance Nationale pour le MFAO et qui manifesteront le désir de les consulter.

  Lomé, le 15 juillet 2007
GU-KONU
Premier Secrétaire de la CDPA-BT

(Suite : 5 – Conclusion)

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