Boycotter les élections du 29 avril 2024  pour invalider la 5e République  

La date des élections législatives et régionales était confirmée pour le 29 avril 2024. La campagne électorale bat son plein malgré le projet de passage en force au régime parlementaire très contesté. C’est dans ce contexte qu’une mission de la CEDEAO dite « mission exploratoire » ou « mission d’information » (sic) a séjourné du 15 au 20 avril 2024 au Togo, sur invitation des autorités togolaises. Cette mission vient de rendre compte de ses conclusions à la satisfaction du régime et du courant participationniste dès lors que ce dernier accepte finalement de participer à ces élections malgré les conditions inacceptables de leur organisation.

Pas un seul mot sur les dispositions du protocole additionnel de la CEDEAO qui interdisent des réformes constitutionnelles dans les 6 mois précédant les élections dans un État membre de la Communauté. Pour la CEDEAO, ce énième coup d’État constitutionnel n’est sans doute pas aussi grave que les coups d’État militaires des pays du Sahel !  Venant de la CEDEAO, il n’y a rien de surprenant ; c’est dans l’habitude de la maison.

En effet, dans la foulée, le projet de révision constitutionnelle vient d’être adopté en deuxième lecture à l’unanimité ce 19 avril 2024 par les députés de l’Assemblée nationale sortante dont le mandat a expiré depuis décembre 2023. Le pays est désormais passé du régime semi-présidentiel à un régime parlementaire. Il n’y aura plus de référendum sur le projet.

Par ailleurs, les mêmes députés ont procédé à l’élection, le vendredi 19 avril 2024, de Meyisso Kwame pour compléter les membres de la Cour constitutionnelle. C’est ainsi que ce dernier a rejoint l’ancien ministre Payadowa Boukpessi récemment nommé par le Chef de l’État. Il faut rappeler que Meyisso Kwame est ancien fonctionnaire de la Cour des Comptes de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Et tout se passe, comme si de rien n’était, comme si nous étions dans un pays démocratique. Dans tous les cas, la campagne électorale bat son plein malgré tout.

Comme d’habitude, faut-il le rappeler, les conditions de la transparence du scrutin ne sont pas réunies. Tout le monde le sait. Et à en croire des participationnistes les conditions d’organisations sont encore pires qu’en 2020. Mais, une fois de plus, ils interdisent le boycott de ces élections qu’ils pensent gagner ! Là aussi, rien de surprenant. Ce sont les habitudes du courant majoritaire de l’opposition. Ne pas boycotter, et donc participer aux mascarades électorales du 29 avril 2024, quoi qu’il en coûte, c’est valider le coup d’État constitutionnel. Cela est clair.

En raison des conditions d’organisation de ces élections, la CDPA-BT refuse toujours de participer à une mascarade électorale organisée pour maintenir le statu quo. Les élections n’ont en effet aucun sens pour l’opposition ; et n’ont aucun intérêt pour le pays. Il est évident qu’elles conduisent seulement et toujours, la population à accompagner le régime dans sa volonté de continuer d’accaparer le pouvoir contre la volonté populaire.

Pour rappel, les Togolais viennent de commémorer la victoire du 27 avril 1958, rendue possible par le boycott actif et constructif des nationalistes réunis au sein du CUT contre les élections législatives de 1956 organisées pour maintenir le Togo sous la domination française.

Alors en ce 29 avril 2024, inspirons-nous ensemble de l’organisation des nationalistes de l’époque afin de redonner un sens à notre lutte pour la reconquête de nos libertés confisquées depuis le coup d’État du 13 janvier 1963.

Pour la CDPA-BT, les élections du 29 avril prochain valideront la réforme constitutionnelle qui instaure un régime parlementaire en lieu et place, d’un régime présidentiel pour un nouveau mandat de six ans, si non plus. Désormais, les Togolais n’éliront plus le Président de leur choix.

Profondément préoccupée par la participation des partis politiques de l’opposition à ce scrutin, la CDPA-BT demande à la masse des démocrates opposants de refuser d’aller voter et de battre campagne pour un boycott actif et constructif, autrement dit en expliquant les raisons de ce choix.

Par ailleurs, elle souligne une fois de plus, la nécessité pour la masse des opposants d’accepter de se donner une nouvelle organisation capable de mettre un terme au régime despotique, en réalité militaire depuis le coup d’État de 1963.

Allemagne, le 27 avril 2024

Pour la CDPA-BT
Fédération Europe
& Amérique du Nord
Awute Komla

 

 

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