Appel pour une opposition Extraparlementaire structurée

Les députés viennent de faire leur rentrée parlementaire. Sur les cinq élus de l’opposition, deux ont refusé de siéger, créant une situation inconfortable aux trois autres, qui ne peuvent ainsi pas constituer un groupe parlementaire.

Si après injonction du Bureau de l’Assemblée aux députés absents les deux maintiennent leur position de ne pas siéger, on pourrait recourir à une élection partielle comme le prévoit la constitution. Mais quels que soient les résultats qui en sortiraient, rien ne changera ; le rapport des forces au sein de la nouvelle Assemblée et dans le pays restera toujours en défaveur de l’opposition.

Alors la question se pose, une fois encore, de savoir: Par quel moyen arriver à structurer et à renforcer l’opposition totalement anéantie dans le pays à l’issue des élections du 29 avril 2024? Pour répondre à cette question, la CDPA-BT avait proposé il y a 17 ans deux articles; l’un intitulé « Appel pour une opposition extraparlementaire structurée et forte » publié le 10 novembre 2007, et l’autre « une Opposition extra-parlementaire forte et bien structurée comme contre-pouvoir indispensable à la poursuite de la lutte pour le changement politique », publié le 28 décembre 2007

Au regard de la grave situation créée par les élections du 29 avril 2024, il est nécessaire de construire un contre-pouvoir fort, pour la poursuite de la lutte en vue d’un changement démocratique. Pour être utile dans la construction d’un nouvel avenir, nous republions ci-après, le premier article.

Le lundi 17 juin 2024

La  Rédaction

 

Appel pour une opposition Extraparlementaire structurée et forte

Le Togo vient donc d’entrer dans la période post électorale. Les résultats proclamés ne sont guère surprenants. Le régime et son parti ont toujours manifesté leur volonté de tout faire pour empêcher l’alternance au pouvoir. Le contenu de “l’Accord politique global” ne fait aucun doute là-dessus. Ce qui aurait été plutôt surprenant, c’est que le RPT ne sorte pas de ces élections avec une majorité absolue.

Les résultats proclamés montrent une fois de plus que depuis le 5 février 2005, la situation politique du pays n’a pas changé dans le sens des aspirations de la population. Et que l’alternance au pouvoir, qui est le but ultime du processus engagé en 1990, constitue encore un objectif lointain. Il est clair qu’une Assemblée où le RPT a la majorité absolue ne fera rien pour permettre à l’Opposition de renverser la situation. Au demeurant, c’est de bonne guerre.

Par ce scrutin, l’UFC a enfin réussi à montrer son importance par rapport aux autres partis d’opposition. Le scrutin a permis de clarifier le tableau politique de l’Opposition. Il est possible que cette clarification ouvre des perspectives nouvelles pouvant permettre la poursuite du combat du peuple togolais pour la démocratie avec plus de cohérence et d’efficacité.

Cependant, les résultats du scrutin mettent l’UFC dans une position difficile. Gilchrist Olympio l’a bien exprimé lui-même dans son interview du 26 octobre dernier à Ouaga. Quelle que soit la nature des garanties que Faure pourrait éventuellement accepter de donner à Gilchrist comme ce dernier le demande, les choses ne seront pas faciles, pas plus à l’Assemblée qu’au gouvernement.

Dans tous les cas, la situation de l’UFC sera la même que celle que le CAR et la CDPA ont affiché dans le “Gouvernement d’union nationale” : Dans le prochain gouvernement et dans les présentes conditions politiques, l’UFC aussi ne pourra rien faire dans le sens d’une réelle démocratisation du système politique en vigueur, pour permettre l’alternance démocratique au pouvoir.

Les élections du 14 octobre ont ouvert au régime et à son parti une nouvelle ère où ils continueront de se maintenir à la tête de l’Etat, et où ils continueront d’exercer tous les pouvoirs, face à une opposition parlementaire neutralisée. Faure et son clan risquent ainsi de rester au pouvoir pendant des décennies encore, comme son père l’a fait. Dans l’état actuel du rapport des forces, l’Opposition parlementaire ne pourra rien pour éviter cela.

La seule manière d’arriver à éviter ce risque est la constitution, dans les meilleurs délais possibles, d’une opposition extraparlementaire structurée et forte avec l’émergence du MFAO. Ceci ne peut pas être l’affaire d’un seul parti, quel qu’il soit. Dans le contexte politique créé par les élections du 14 octobre, la constitution d’une opposition extraparlementaire forte et cohérente n’est concevable que dans une vision trans-partis où tous ceux qui refusent la présente situation peuvent se retrouver et agir ensemble.

Par quelles modalités arriver à structurer et à renforcer cette opposition extraparlementaire ? La CDPA-BT souhaite vivement que tous ceux qui refusent la nouvelle situation issue des législatives du 14 octobre, acceptent une discussion commune, avec pour objectif la définition d’une plateforme politique minimale, en vue de la constitution de cette opposition extraparlementaire.

Fait à Lomé, 10.11.2007

Pour la CDPA-BT
Le Premier Secrétaire
Prof. E. GU-KONU

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