Afrique

 

 

Déclaration conjointe sur la situation au Mali

 

1. Le samedi 11 juillet 2020, sur les mots d’ordre de désobéissance civile et de slogans comme «C’est fini pour IBK et son régime, vive le Mali » ou « On ne ment pas à son peuple, on lui doit vérité et transparence », le peuple malien est à nouveau sorti massivement dans les rues pour exiger la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK et la libération de membres du Mouvement du 5 juin. Venus des quartiers de Bamako et de certaines villes du pays, les manifestants ont été violemment réprimés par les forces de l’ordre appuyées par des éléments des forces spéciales anti-terroristes (FORSAT), à coup de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles qui ont occasionné plus d’une dizaine de morts et d’une centaine de blessés.

Le régime d’IBK est responsable de la situation de marasme économique accentuée du pays, l’un des plus pauvres du monde, où sévit la misère et la faim, sur fond de graves dégradations sécuritaires à répétition et d’incapacité à y faire face après des années de violences, de défaillance permanente des services de l’Etat et de corruption institutionnalisée. Le peuple malien aspire à la paix, à la sécurité, et à la souveraineté, qui sont quotidiennement bafouées : aux milliers de morts s’ajoutent les dizaines de milliers de personnes contraintes à fuir de chez elles, sans ressources. Depuis plusieurs mois des manifestations populaires ont régulièrement lieu contre l’intervention de la Force Barkhane, inconditionnellement soutenue par IBK. Le pays reste menacé d’éclatement tout comme d’être ravalé au rang de protectorat et de pays sous tutelle étrangère… Les manifestations vont se poursuivre.

 2. La CDPA-BT et le PA.DE.T, fidèles à leurs idéaux de solidarité avec les travailleurs et les peuples des pays opprimés, déclarent que le peuple frère du Mali a raison, et que ses revendications sont parfaitement légitimes. Les deux partis lui apportent leur soutien total. Face à un régime corrompu, maintenu par la fraude électorale, aux ordres de l’impérialisme, de ses institutions économiques et financières internationales, de leurs plans dits d’ajustement structurel, en réalité plans de famine et de pillage des ressources nationales au nom d’une dette qui n’est pas celle des peuples, nous affirmons que le peuple frère du Mali a raison de clamer : C’est assez ! Nous n’en pouvons plus ! Dehors les gouvernements et les institutions qui, depuis 60 ans, trahissent nos aspirations les plus légitimes ! C’est à nous, et à nous seuls de décider de leur sort, souverainement !

Nous affirmons que les problèmes fauteurs de chaos, auxquels est confronté le peuple malien sont fondamentalement les mêmes qui minent les pays de la sous-région et les mènent inexorablement au chaos : à savoir, des régimes corrompus, antidémocratiques et répressifs, soutenus par l’ingérence étrangère, se maintenant par la fraude électorale institutionnalisée, qui mènent des politiques engendrant la pauvreté et la faim, une misère sociale aboutissant à des guerres meurtrières et à la dislocation de nos Etats.

 Non ! à l’ingérence étrangère : c’est aux peuples africains et à eux seuls

de décider de leur sort, en toute souveraineté !

La démocratie, la paix et le progrès sont à ce prix !

Lomé, le 15 juillet 2020

.Le PA.DE.T                                                                                     La CDPA-BT  

 

 

 

 

 

CEDEAO

 

Les résultats de l’autopsie relèvent qu’il a été « criblé de balles »
La justice burkinabè a émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Blaise Compaoré, réfugié en Côte d’Ivoire depuis sa chute, en octobre 2014, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Thomas Sankara… La suite sur Jeune-Afrique
Les résultats du test ADN de Thomas Sankara « seront communiqués mercredi » (justice militaire)
Le directeur de la justice militaire burkinabè, Sita Sangaré, a annoncé lundi à la presse que les résultats des tests ADN de l’ex-président Thomas Sankara, tué dans un coup d’Etat en 1987, seront officiellement dévoilés « mercredi » à Ouagadougou.
Les résultats ADN du capitaine Thomas Sankara « seront certainement communiqués mercredi à la presse », a déclaré le colonel Sangaré évoquant « une exigence légale » qui stipule que soient d’abord informées les différentes « parties » impliquées dans le dossier.
« Le juge va s’entretenir (lundi) avec les parties sur les résultats du test ADN et le parquet va communiquer mercredi », a-t-il précisé.
Le 7 décembre, le général Gilbert Diendéré qui a pris la tête du coup d’Etat avorté la mi-septembre, a été mise en examen, pour son implication présumé dans l’assassinat du « père de la Révolution » burkinabè (1984-1987) et de 12 de ses compagnons.
En plus du général Diendéré écroué depuis l’échec du putsch à la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (Maca), au moins sept autres soldats de l’ex-garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré (1987-2014), ont été inculpés dans le cadre de l’enquête sur la mort du capitaine Sankara.
Thomas Sankara qui a dirigé le Burkina Faso de 1984 à 1987 a été tué dans un coup d’Etat qui a laissé Blaise Compaoré, alors numéro deux de la Révolution, seul au pouvoir.
Après l’éviction du pouvoir de Blaise Compaoré fin octobre 2014 par de violentes manifestations, le gouvernement de la transition arrivé aux affaires a relancé en mars le dossier sur lequel la justice burkinabè s’était déclarée incompétente.
En mai, les tombes présumées de Thomas Sankara et celles de ses compagnons ont été mises sous scellés en vue de procéder à l’exhumation des corps. Les résultats de l’autopsie relèvent qu’il a été « criblé de balles ». Il aurait eu 66 ans mercredi.
Hassimi Zouré

AFP 21-12-2015 – 09:10
Côte d’Ivoire: un village historique victime de la montée des eaux

voir les photos ©Photo:AFP/Archives/ISSOUF SANOGO

« Aidez-nous ! », s’écrie Albert Atcho, ramenant son filet vide sur les rivages de la lagune de Grand-Lahou, en Côte d’Ivoire. Coincés entre la mer et la lagune, 20.000 pêcheurs et habitants subissent au quotidien comme lui, désemparés, les conséquences du réchauffement climatique.
La ville de Grand-Lahou, située sur une bande de terre au milieu de l’eau à une centaine de kilomètres d’Abidjan, a déjà quelques « réfugiés climatiques »: des habitants de la ville ont vu leurs maisons « mangées » par la montée des eaux et l’érosion.
Selon les experts, la montée des eaux met en péril la vie de 20.000 habitants de cette région de pêcheurs du littoral ivoirien, riche en ressources naturelles et dotée d’un énorme potentiel agricole et halieutique.
« Nous demandons au monde entier d’aider Grand-Lahou (…) Les enfants ne vont plus à l’école à cause de la montée des eaux », raconte Albert Atcho, face à la mer.
Le vieux « Lahou » était un ancien comptoir où des missionnaires blancs débarquèrent en 1920 pour évangéliser l’ouest ivoirien. Les dizaines de vieilles maisons coloniales héritées de cette époque ont longtemps constitué des attractions touristiques. Mais aujourd’hui, il ne reste que des pans du mur de l’ancien hôpital sur lequel viennent s’écraser des vagues.
« Le dernier vestige colonial de Lahou va disparaître dans quelques mois et son histoire avec, car la mer avance dangereusement », assure Parfait Dago, un habitant, pointant du doigt l’ancien hôpital, ou ce qu’il en reste.
– ‘L’école sous les eaux’ –
La mer avance inexorablement, en ravageant tout sur son passage. Trois kilomètres de côte de la vieille ville ont ainsi disparu sous les eaux ces 20 dernières années.
« Je suis écœuré (…) L’école primaire que j’ai fréquentée est sous les eaux… J’ai mal, c’est toute mon enfance qui été emportée », se lamente Alain Dégny, montrant les décombres de sa ville natale. Cet ingénieur de 45 ans décrit avec amertume un terrain de football sablonneux, les rues, le grand phare lumineux qui faisait la fierté du village…
Le village doit aussi faire face à la raréfaction du poisson.
« Avant, il y avait assez de poissons, alors que maintenant c’est dur pour nous (…) Si on ne nous aide pas, on risque de disparaître », dit M. Atcho.
« Les activités principales des habitants sont menacées. La jeunesse n’a plus d’emplois, les femmes n’ont plus d’activité… Nous sommes dans la paupérisation », déplore le maire de Grand-Lahou, Jean Djaya.
Selon les chiffres du ministère ivoirien de l’Environnement, « 50% de la population ivoirienne vit en zone côtière et plus de 40% des Ivoiriens tirent leurs moyens de subsistance de cet espace ».
Grand-Lahou abrite le parc national d’Azagny et des forêts de mangroves uniques sur le littoral ivoirien. Le désensablement de l’embouchure du fleuve qui se jette dans la mer permettrait de limiter l’érosion à Grand-Lahou, estime-t-on sur place.
« Sinon, il faudra se résoudre à déplacer les 20.000 personnes qui y vivent sur une bande de terre de 30 kilomètres vers l’intérieur, un défi titanesque », explique le jeune maire. « Il y a urgence, nous lançons un appel aux partenaires afin d’apporter un appui à Grand-Lahou », lance-t-il.
« Sauver Lahou, c’est relancer l’économie locale en créant des conditions pour la sécurité alimentaire », ajoute-t-il, en soulignant que sauver la cité, qui a été l’une des capitales de la traite négrière, c’est aussi garder intact l’histoire du pays. Voire de l’Afrique.