Aux membres et aux sympathisants de la CDPA-BT

L’opposition aux manœuvres électoralistes du régime et à la volonté du pouvoir d’imposer une nouvelle constitution au pays se poursuit. Après les douze organisations de la société civile, cinq partis politiques ont publié une déclaration commune dans le même sens le 4 avril 2024. A l’Université, la colère atteint un niveau jamais connu jusqu’alors, avec des lettres ouvertes en direction de la Présidence et des déclarations fermes sur les réseaux sociaux par les doctorants et les enseignants-chercheurs.

La contestation des manoeuvres réactionnaires du régime n’a jamais atteint un niveau aussi général dans le pays depuis l’insurrection populaire d’octobre 1990.

Revenons à la déclaration des cinq partis politiques. Le document est centré sur deux faits : la suspension des élections législatives et régionales en vue et la nouvelle constitution que le régime cherche toujours à imposer au pays.

Pour la nouvelle Constitution, les signataires de la déclaration y voient, à juste titre, un “coup de force constitutionnel”, qu’ils “condamnent vigoureusement”. Après avoir souligné qu’une Assemblée dont le mandat est terminé depuis plus de trois mois n’est pas habilitée à prendre des décisions qui engagent si fondamentalement le pays, ils demandent aux “…candidats de poursuivre la campagne électorale…”.  Et pour terminer, ils appellent “…les populations à les rejoindre pour une grande manifestation les 11, 12 et 13 avril 2024”.

Vous savez que le régime s’est, comme d’habitude, donné les moyens d’interdire la manifestation, et que les Cinq n’ont pas pu passer outre bien entendu. Les manifestations n’ont donc pas eu lieu.

Pour la suspension du processus électoral, les Cinq estiment “ qu’à partir du moment où le corps électoral est convoqué par un décret présidentiel, “il n’est pas possible de suspendre la campagne électorale et reporter […] les élections par un simple communiqué de la Présidence”. Ça fait un peu désordre en effet ; et ce n’est guère  conforme aux dispositions de la constitution en vigueur.

Le régime vient encore de reporter les élections du 20, au 29 avril 2024. Et les cinq partis politiques sont donc en pleine campagne électorale. Nous vous rappelons à ce propos que les cinq partis politiques se préparent donc à aller à ces élections du 29 avril 2024, en dépit du refus du régime de procéder aux réformes électorales demandées par l’opposition depuis 1994 et qui furent refusées encore à la veille des présidentielles de février 2020, avec toutes les conséquences que l’on sait pour l’opposition.

Dans tous les cas, vous connaissez les positions de la CDPA-BT sur les élections pipées d’avance auxquelles nous sommes habitués dans le pays depuis 1994. Nous vous rappelons que les conditions d’organisation des élections à venir ce 29 avril sont restées les mêmes que celles des présidentielles de février 2020, la participation de l’opposition aux scrutins dans ces mêmes conditions risque bien de donner les mêmes résultats ;  à quelques différences près : l’opposition togolaise va encore accompagner le régime dans sa détermination de se maintenir au pouvoir contre les aspirations au changement démocratique de la masse des opposants.  

On ne boycotte pas les élections” organisées par un régime militaire despotique pour se maintenir au pouvoir contre la volonté Populaire, dites -vous encore ?

Comme dans tous les autres cas passés d’élections truquées par le régime depuis 1994, la CDPA-BT demande à ses membres, à ses sympathisants et à toute la masse de la population opprimée, de boycotter le scrutin du 29 avril aussi, en prenant chacun les dispositions appropriées pour expliquer chacun autour de lui pourquoi il est nécessaire de boycotter ces scrutins aussi.

Fait à Lomé, le 16 avril 2024

Pour la CDPA-BT
Le Premier Secrétaire
Prof E. GU-KONU

 

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