Retour sur le MFAO : 3 – La construction du Mouvement

 MFAOLe document a proposé dans son chapitre 3, deux séries d’étapes pour la construction du MFAO (cf. “Document MFAO”, chap. 3, pp. 40-53). Les étapes de la 2ème série sont indicatives, en ce sens qu’elles peuvent être soumises à débat au sein de la direction de l’Alliance Nationale pour le MFAO (ANMFAO).

La distinction entre les étapes déjà franchies et celles qui restent à franchir permet à l’opinion de savoir qu’un grand travail préparatoire a été déjà fait, qu’un tel travail est indispensable, qu’il s’inscrit dans la durée, qu’il a exigé un investissement important en temps et en énergie, et qu’il a donc un coût financier.

Mais la distinction permet également de savoir qu’il reste encore un grand chemin à parcourir, et que tous ceux (individus, partis politiques, organisations associatives…) ayant adopté l’idée proposée, ont chacun une place à occuper dans la locomotive en marche pour conduire ensemble le processus de construction du Mouvement.

Cela signifie que la CDPA-BT, qui a pris l’initiative de la proposition (il faut bien que quelqu’un commence), s’est bien gardée de tout ficeler à l’avance. Elle s’est gardée de le faire afin de laisser au Mouvement la chance d’être ce qu’il doit être : un mouvement réellement démocratique et un mouvement de masse.

Dans ce que le document a appelé les étapes “derrière nous”, il est mentionné dans leurs grandes lignes tout ce qui a été fait depuis au moins 1995 jusqu’en 2005 : conception et analyse du principe de la nécessité de faire émerger de la masse de la population une Force Alternative d’Opposition (FAO) pour réorienter et rendre plus efficace la lutte d’opposition contre le régime de dictature ; campagne de sensibilisation et de mobilisation en faveur du FAO à l’intérieur du pays comme dans la diaspora togolaise ; rédaction d’articles et de brochures comme supports idéologiques à cette campagne ; organisation de colloques, de séminaires, de conférences pour approfondir la réflexion sur le concept de la FAO et du MFAO, afin de convaincre l’opinion d’y adhérer ; intense activité de recherche de fonds pour soutenir la campagne ; réflexion sur la nature du Mouvement, ses objectifs, ses contours et les conditions de sa construction et de son fonctionnement…

La réflexion sur les conditions d’organisation du Mouvement est la dernière des étapes franchies (étape 4). Elle est conduite d’août 2005 à mai 2006, précise le document. Elle a abouti à la rédaction du « Document MFAO », lequel a été adopté par le Bureau Exécutif National du Parti le 27-28 mai 2006. Le document insiste à juste titre sur le fait que les étapes ainsi franchies l’ont été avec beaucoup de difficultés.

Ce qui a été déjà fait, dit le document, l’a été en effet avec les moyens du bord, de façon artisanale, et donc avec peu d’efficacité. L’importance de ce qui reste à faire est telle que l’on ne peut pas se permettre de s’y engager sans une bonne organisation, sans professionnalisme, sans les connaissances et les compétences qu’il faut”. Ces exigences requièrent du Département 4 de l’organigramme du Mouvement un personnel approprié.

Dans le paragraphe des étapes “devant nous”, le document a fait un recensement de tout ce qui reste à faire pour monter le Mouvement et le rendre opérationnel :

  • Restructuration des partis et organisations alliés, le but de cette restructuration étant de préparer le terrain pour la création du Mouvement dans les meilleures conditions possibles.

  • Préparation du lancement du Mouvement, avec l’identification de l’autorité qui sera chargée de cette tâche. Cette autorité sera un Comité National d’Initiative, assisté de Comités Locaux d’Initiative.

  • Lancement du Mouvement. Compte tenu de son importance stratégique, le lancement du Mouvement constitue en lui-même une étape (l’étape 7).

Le lancement du Mouvement est un événement important dans le processus de sa construction, lit-on dans le document. Il s’agit d’un lancement stratégique qui doit provoquer une nouvelle dynamique pour activer l’Opposition et, par ce biais, favoriser la tâche.”

Les deux dernières étapes (8 & 9) sont celles de la consolidation du Mouvement (8) et celle de l’organisation d’une campagne d’agitation politique aux moments des élections (9). A chaque fois, les tâches à accomplir pour atteindre le but recherché sont énumérées. Pas de façon exhaustive bien entendu, mais assez pour permettre à chacun de savoir de quoi il s’agit, et éviter ainsi que l’on ne fasse n’importe quoi.

Le document est revenu dans l’étape 9 sur le problème des élections, déjà largement débattu dans le chapitre 2, § 2.3, pp. 35-38. L’idée centrale émise est un constat : si le régime ressort des urnes à chaque fois égal à lui-même, ce n’est pas parce qu’il obtient un vote massif de la population ; c’est parce qu’il organise à chaque scrutin la fraude et la violence d’Etat pour se maintenir au pouvoir.

La question la plus urgente n’est donc pas comment augmenter les votes en faveur de l’Opposition démocratique. L’urgence se formule plutôt en deux questions :

  1. Comment éviter que les élections cessent d’être un simple moyen de maintien et de légitimation du régime de dictature, et ne soient pas à chaque fois une occasion de manipulations et de manifestation de violences d’État ?”

  2. Comment faire pour que les suffrages débouchent au contraire sur une situation inédite qui, d’une façon ou d’une autre, ouvre la voie à l’instauration de la démocratie dans le pays ?”

Naturellement, le lancement et la construction du Mouvement comportent des risques et des menaces qu’il faudra bien mesurer et affronter par une bonne organisation et une forte détermination. Le document a fait une analyse de ces risques et des résistances éventuelles, et propose des dispositions pour y parer.

L’analyse dégage une idée centrale : L’Opposition est en train de mener une lutte contre un régime de dictature en vue de l’abolir ; cette lutte ne peut pas se faire sans risques ni résistances, comme dans tout combat contre un régime de dictature militaire. Il faut prendre les risques et savoir les gérer si l’on veut continuer le combat.

Les risques et les résistances ne sont donc pas des raisons suffisantes pour abandonner le lancement du Mouvement, ou reporter sans cesse l’événement, si les autres conditions du lancement sont réunies.

 Lomé, le 15 juillet 2007
GU-KONU
Premier Secrétaire de la CDPA-BT

(Suite : 4– Organes, interventions et financement du Mouvement)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *