COMMUNIQUE DE LA CDPA-BT

POSITION DE LA CDPA-BT SUR LA CRISE AU NIGER

 

L’armée nigérienne, sous la direction du Général Abdourahamane Tchiani, a renversé le 26 juillet 2023, M. Mohamed Bazoum, président du Niger, pour « raison de haute trahison et atteinte à la sécurité nationale ». Elle a suspendu l’ordre constitutionnel et a mis en place, un Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP)

Face à ce renversement, M. Emmanuel Macron, président de la France, a déclaré le 28 juillet que le coup d’État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région. Il a ensuite organisé le samedi 29 juillet, un conseil de défense, à l’issue duquel la France a entre autres, suspendu ses aides au Niger.

Toujours en réponse au coup d’État, la CEDEAO à l’issue de sa session extraordinaire du 30 juillet à Abuja, a pris une batterie de sanctions contre la population nigérienne. Elle a en outre lancé à l’endroit des nouvelles autorités du Niger, un ultimatum d’une semaine pour libérer M. Bazoum et le remettre dans ses fonctions, sous peine de l’usage de la force pour imposer ses décisions. En d’autres termes, la CEDEAO n’exclut pas le recours à la force armée contre le Niger.

Mais les États du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée se sont désolidarisés des décisions de la CEDEAO. Les deux premiers États ci-dessus cités, sont allés plus loin, en déclarant dans un communiqué conjoint du 31 juillet, qu’ils considèreraient toute intervention militaire au Niger pour rétablir M. Bazoum, comme une déclaration de guerre à leurs deux pays.

L’Union Européenne à la date du 1er Aout, condamne le coup d’État et demande la restauration pleine et entière, sans délai, de l’ordre constitutionnel. Elle déclare avoir pris la décision de suspendre l’appui budgétaire apporté au Niger, ainsi que toutes les actions de coopération dans le domaine sécuritaire.

Dans une tribune publiée dans le Washington Post le 3 août, le Président déchu M. Bazoum appelle à l’aide de la Communauté internationale, mettant en garde contre la menace grandissante du terrorisme et la présence grandissante de la Russie dans la région ouest africaine.

A l’issue de sa deuxième session extraordinaire du 10 août à Abuja sur la crise du Niger, la CEDEAO  a décidé de maintenir ouvertes, toutes les options en vue d’un règlement pacifique de la crise, tout en activant sa force en attente, en vue d’une éventuelle intervention militaire au Niger. Alors que la session extraordinaire virtuelle des parlementaires de la CEDEAO, tenue le 12 août, s’est majoritairement prononcée en faveur du dialogue et contre toute intervention militaire.

Devant toutes ces réactions des acteurs régionaux et internationaux, il y a lieu de chercher d’abord à savoir la position des nigériens sur les questions concernant leur pays. Il faut noter que depuis le renversement de M Bazoum, on n’a observé aucune réelle manifestation de nigériens en faveur de son rétablissement. Au contraire, les populations du Niger ont plutôt manifesté du leur  soutien à l’endroit des nouvelles autorités, et exprimé une profonde désapprobation des sanctions de la CEDEAO

En outre, les Peuples africains dans leur ensemble n’ont pas cessé depuis le 26 juillet 2023 d’apporter aux Peuples du Niger, un soutien sans condition à leur combat en vue de la reconquête de la souveraineté du Niger  et la dignité de la population nigérienne.

Devant ces sanctions brutales et en fait illégales, et face à ces menaces sans cesse proférées par la CEDEAO de porter la guerre au Niger pour réinstaller M. Mohamed Bazoum au pouvoir contre la volonté  des peuples du Niger, la CDPA-BT :

1- Soutient les Peuples du Niger en lutte pour leur libération, et l’équipe dirigeante actuelle au Niger.

2- S’élève contre les menaces d’interventions militaires, d’où qu’elles viennent.

3- Encourage les Peuples nigériens, burkinabè, maliens et guinéens à poursuivre leur résistance aux forces rétrogrades.

4- Condamne les sanctions criminelles et les velléités d’intervention de la CEDEAO.

5- Condamne toute tentative de déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest.

6- Invite et exhorte les quatre pays de l’Afrique de l’Ouest à unir leurs efforts pour la constitution d’un Front uni des États Ouest-Africains pour combattre les terroristes du Sahel et du Nigeria.

Seul ce Front uni est salutaire pour la libération totale des Peuples africains.

Lomé, le 16 août 2023

Pour la CDPA-BT

Son Premier Secrétaire

Prof. E. GU-KONU

 

 

 

 

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