Retour sur le MFAO : La dynamique psychosociale & économique

Le document s’ouvre sur une analyse du mécanisme du fonctionnement de la dictature dans le pays. La connaissance de ce mécanisme est une condition indispensable pour savoir comment venir à bout du système.

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Le diagramme ci-dessus (page 5 du Document MFAO) montre les forces interactives à la base du fonctionnement du mécanisme, et les relations complexes de ces forces entre elles. Cela signifie que le régime de dictature est tout un système, et que la mort d’Eyadema ne suffit pas pour que la démocratie s’instaure au Togo, même si Faure a “la bonne volonté” de le faire.

Le fonctionnement du mécanisme entraîne la décomposition du tissu social par la désintégration de l’unité familiale et son instabilité permanente. Il provoque le pourrissement et l’affaiblissement des institutions d’encadrement qui maintenaient naguère la cohésion de la société.

Le résultat final du processus est une société toujours plus déstructurée, plus déracinée, plus démobilisée, une société à faible niveau de cohésion politique, sans perspectives, toujours prête à encaisser tous les coups, toujours empreinte de fatalisme, en un mot une société en déclin permanent.

Une des conséquences de ce déclin est la régression économique. Elle s’est accélérée à partir de 1982. Au-delà des chiffres de la Banque mondiale ou du PNUD, les conditions réelles de la vie quotidienne de la population le montrent crûment.

Continuer d’expliquer la régression économique par “la crise sociopolitique” en la mettant sur le compte de l’Opposition, relève donc du mensonge politique et d’une volonté de manipulation de l’opinion. Seul, un régime politique démocratique au sens plein du terme, peut permettre de renverser le déclin par la reconstitution du tissu économique et des moyens de production.

Mais l’expérience de ces quinze dernières années de vie politique du Togo a suffisamment montré que l’instauration d’une telle démocratie est impossible, tant que le régime de dictature continue d’exister.

Voilà pourquoi l’objectif prioritaire de la lutte en cours ne peut pas être l’accès au pouvoir dans le cadre des institutions mises en place par le régime pour verrouiller l’évolution politique afin de se perpétuer. Le préalable de la fin du régime doit être l’objectif de la lutte, afin de rendre possible le changement politique, pour la transformation des conditions de vie de la population.

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Le diagramme 2 ci-dessus, (page 20 du résumé et page 24 du “Document MFAO”) montre les facteurs qui peuvent déclencher le processus du renversement de la tendance régressive : Cohésion et organisation sociales, identité culturelle, début de satisfaction des besoins fondamentaux… Il montre également comment ces facteurs sont inter liés, et comment ils agissent les uns sur les autres pour redonner une société nouvelle, une société libre de l’oppression dictatoriale, restructurée, armée d’une conscience civique et politique plus élevée, et donc d’une grande capacité de résistance.

En un mot une société désormais capable de conquérir ses droits et ses libertés, et qui, le moment venu, peut s’organiser avec efficacité pour les défendre s’ils venaient à être menacés.

A la fin de la dynamique psychosociale, le document insiste sur l’idée suivante : Le renversement du déclin social n’est pas irréalisable. Mais il ne peut se faire que s’il est préalablement mis fin au régime de dictature, et si la population est judicieusement mobilisée, et massivement impliquée dans le processus politique.

Lomé, le 15 juillet 2007
GU-KONU
Premier Secrétaire de la CDPA-BT

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