ALLIANCE POLITIQUE pour la DEMOCRATIE (APD) : DECLARATION CONJOINTE

 

 

 

DECLARATION CONJOINTE de la Convention démocratique des peuples africains-Branche togolaise (Cdpa-Bt) et du Parti démocratique des travailleurs des villes et des campagnes (Pa.de.t) relative à l’accentuation de la crise sociopolitique au Togo

 

 Le 17 juillet 2025, des élections municipales sont prévues pour se tenir dans notre pays. Mais la situation sociopolitique est extrêmement tendue, surtout dans la capitale, et de graves incertitudes pèsent sur les conditions de ce scrutin.

Tout le monde le sait désormais, le Togo vit une situation de quasi insurrection populaire sans précédent, produit de plusieurs décennies d’oppression, de répression et de privations sociales exercées par le régime Gnassingbé (père et fils), qui ont culminé dans une provocation très lourde.

Le facteur déclencheur décisif de la situation de crise aiguë actuelle a été le dernier coup de force anticonstitutionnel perpétré en 2024. En effet, introduite par des députés en fin de mandat de l’assemblée monocolore, la « proposition » de changement du régime de la République togolaise, de présidentiel en parlementaire, vise à maintenir le président Faure Gnassingbé, le fils ayant succédé au défunt père, en supprimant pour lui le passage frauduleux par les urnes, après quatre (4) mandats au lieu des deux (2) impérativement fixés par la Constitution de 1992 adoptée à 98 pour cent par référendum ! Ce subterfuge du passage à un régime parlementaire est donc le mécanisme pseudo constitutionnel par lequel le parti Unir (successeur du RPT), parti unique-parti-Etat de fait, dont Faure Gnassingbé est le président-fondateur, instaure au Togo une prétendue Ve République où la réalité du pouvoir est aux mains du président du conseil des ministres, chef du parti ou du groupe de partis majoritaire au parlement : le système électoral étant « machiné » pour assurer la « victoire » frauduleuse à vie du Rpt-Unir, Faure Gnassingbé demeurerait le détenteur à vie d’un pouvoir dynastique au Togo ! C’est l’exaction institutionnelle de trop, contre laquelle se révolte aujourd’hui le peuple togolais ! C’est le dernier acte qui scelle le divorce consommé entre ce peuple et les institutions faillies qui prétendent encore le gouverner.

Cette provocation de trop a été suivie, en 2025, de l’annonce de l’augmentation du coût de l’électricité (sans parler des prochaines augmentations en cascade de taxes et prix de denrées et services de première nécessité exigées par le Fmi, qui vont accentuer de manière drastique la dégradation des conditions de vie des travailleurs et des populations). Les Togolaises et les Togolais savent tous que si notre pays est aujourd’hui exsangue, si l’immense majorité est plongée dans la misère,  confrontée aux mesures antisociales régressives du gouvernement qui accentuent la cherté de la vie et la dégradation accélérée des conditions sociales dans lesquelles les populations tentent de survivre : de la généralisation de la pauvreté, à celle de la corruption des « élites », en passant par le chômage (surtout des jeunes), le délabrement des hôpitaux, l’insalubrité des logements, la malnutrition, la détérioration de la santé publique, de l’éducation, la stagnation des salaires, et des pensions de retraite face à l’augmentation du coût de la vie ; des voies publiques dégradées aux incendies, des inondations au grand banditisme… et leurs conséquences socioéconomiques ; si notre  jeunesse, privée de toute perspective d’avenir, est la proie d’une détresse insupportable… tout ce déluge de calamités est la conséquence des politiques dévastatrices (PAS et consorts) dictées par le FMI et mises en œuvre par le régime des Gnassingbé dans le cadre du remboursement- pillage de la dette extérieure.

 Ce sont toutes ces frustrations et l’exaspération populaires, ce « ras le bol » général qui ont poussé les jeunes à se révolter contre le gouvernement au cours de ces journées du mois de juin dernier. En réponse à ce soulèvement légitime de la jeunesse, pointe avancée de la colère des travailleurs et du peuple, le régime de Gnassingbé a fait tirer sur les manifestants, assassinant 7 jeunes, blessant des centaines d’autres et procédant à des arrestations et perquisitions illégales massives !

Nous rendons hommage aux victimes innocentes.

Halte à la répression !  Libération de tous les détenus ! Arrêt des persécutions ! Rétablissement sans conditions des droits démocratiques, de manifester, de se rassembler !

Nous exigeons que la vérité soit établie sur ces exactions criminelles et que les responsables rendent des comptes…

Alors, maintenant que la répudiation du régime Gnassingbé a été décrétée par le peuple togolais, avec en tête sa jeunesse, quelle issue pour notre pays ?

1) Pour la Convention démocratique des peuples africains-Branche togolaise (Cdpa-Bt) et le Parti démocratique des travailleurs des villes et des campagnes (Pa.de.t), aucune solution ne saurait venir de l’extérieur, des puissances et gouvernements impérialistes qui sont responsables de la ruine de notre pays, des souffrances de notre peuple. Par conséquent, la souveraineté nationale est la condition pour tout projet conforme aux intérêts du peuple togolais, de la nation togolaise : Rupture avec l’impérialisme ! Annulation de la dette qui n’est pas celle du peuple togolais !

2)Pour la Convention démocratique des peuples africains-Branche togolaise et le Parti démocratique des travailleurs des villes et des campagnes, la seule issue conforme à la démocratie et qui consacre la souveraineté du peuple c’est : La parole au peuple togolais pour qu’il définisse lui-même librement la forme et le contenu des institutions, du régime dont il a besoin pour sa pleine souveraineté pour dégager les politiques économiques, sociales et culturelles conformes à ses aspirations. C’est par conséquent la convocation d’une Assemblée constituante nationale (ACN), émanation du peuple, qui élabore une constitution garantissant : Sur le plan politique :

– Les libertés publiques (association, expression, réunion, manifestation…)

– L’égalité des droits pour tous

– Louverture de l’espace civique et démocratique

– La liberté de la presse et l’accès aux médias d’Etat

– Le respect des normes internationales et des libertés syndicales

– L’indépendance de la justice

– L’intégrité du système électoral –

Sur le plan socio-économique :

  – La gestion saine et efficace des affaires publiques

– La réouverture des entreprises fermées

– Un plan de développement d’urgence basé sur les investissements publics

– L’échelle mobile des salaires et des pensions

– La gratuité de la santé et de l’enseignement –

La Convention démocratique des peuples africains et le Parti démocratique des travailleurs des villes et des campagnes appellent les travailleurs, la jeunesse partout dans le pays, dans les villes, les villages, les quartiers, à constituer des comités pour organiser la discussion, la mobilisation en défense des exigences de notre peuple.

Lomé, le 15 juillet 2025

 

         Pour la CDPA-BT                                                                                Pour le P.A.D.E.T

        Le Premier Secrétaire,                                                                        Le Secrétaire National,

Pr E. GU-KONU                                                                                 N. GBIKPI-BENISSAN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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