« Après le coup de force électoral du 28 juin 1998, les leaders de l’opposition qui tenaient le devant de la scène politique avaient acquis la conviction qu’ils n’ont plus aucune chance d’accéder à la présidence de la République par la voie électorale et qu’il ne leur restait plus qu’à se battre entre eux pour gagner des sièges de députés aux élections législatives, quitte à cohabiter avec Eyadema dans le cadre de son régime. Dès le lendemain du coup de force électoral, certains d’entre eux s’étaient mis alors à préparer activement la campagne pour les législatives de mars 1999, en banalisant la question du contentieux électoral » (sic).
C’est après ce constat malheureux que la CDPA-BT avait, à l’issue de son Conseil national tenu en février 2001, successivement proposé une politique alternative d’opposition, une force alternative d’opposition et un mouvement de la force alternative d’opposition (MFAO), pour créer les conditions du changement démocratique dans le pays.
Vingt-trois ans après, la politique de l’opposition n’a pas changé ; le régime est toujours là, conforté par la participation de l’opposition aux élections organisées et gagnées d’avance par le régime. Les institutions sont bafouées depuis des temps et la question du contentieux électoral est toujours banalisée.
Les élections sont toujours organisées dans les mêmes conditions d’irrégularité avec pour conséquence, la dégradation de la situation des masses populaires dans le pays. Et pourtant on agit comme si nous étions dans un pays démocratique. Rappelons que :
1- Dans un pays où plus rien n’est crédible dans les procédures électorales, où le suffrage universel n’a pas de sens, on ne peut pas parler de démocratie et inviter la population à aller voter pour conforter le régime.
2- Dans un pays où la démocratie et l’alternance peinent à s’imposer comme règle du jeu politique, un pays où on note fréquemment une absence de consensus autour des questions de gouvernance, d’organisation des élections, on ne peut pas prétendre que ce pays est démocratique.
3- Dans un pays où toutes violations des institutions sont récurrentes et où le droit de manifester est toujours menacé, faire croire qu’on peut gagner les élections que le régime organise pour se consolider, est un leurre.
La CDPA-BT, invite les participationnistes de cesser de faire croire qu’on est dans « un système démocratique » et qu’en démocratie, « on ne boycotte pas les élections » quoi qu’il en coûte, même si, cette fois- ci, le scrutin du 29 avril servira à valider la réforme constitutionnelle et consolider une fois encore le régime en place. C’est de ce point de vue que rien ne justifie une participation à des élections toujours gagnées d’avance par le régime.
Comme nous l’avons toujours dit, l’exigence de l’heure pour l’opposition est de mieux s’organiser pour renverser le rapport de force dans le pays.
Vancouver, le 22 avril 2024
Pour la CDPA-BT
Fédération Europe
& Amérique du Nord
K.KUDOKPOE.