Ateliers de formation politique

Pour la CDPA-BT, la formation des cadres du Parti est primordiale
si nous voulons réaliser le changement démocratique.

ATELIER DE FORMATION DES MEMBRES DE LA CDPA-BT

Atelier 1, 9 août 2020

Texte introductif

L’objectif de la lutte engagée contre le régime de dictature est bien le changement démocratique, c’est-à dire le remplacement du régime de dictature par un régime alternatif qui soit démocratique et respectueux de l’Etat de droit. C’est pour cette raison que le manifeste fondateur de la CDPA-BT s’appelle « l’ALTERNATIVE ».

Mais depuis le lancement de ces élections du 22 février 2020, on a tellement parlé d’Alternance qu’on pourrait se demander si l’on ne confondait pas « Alternance » et « Alternative ». C’est pour lever la confusion que la CDPA-BT vient d’organiser un atelier dont on peut lire ci-après le texte introductif.

L’Alternance dans la gestion des affaires de l’Etat n’est possible que dans un régime politique démocratique.

Des partis d’opposition parlent régulièrement d’alternance, et plus précisément ces derniers temps d’alternance au sommet de l’État, et même d’alternance 2020.

La CDPA-BT, quant à elle, utilise le terme alternative”. S’agit-il ici d’une question de style de langage pour se différencier des autres partis d’opposition qui luttent contre le régime RPT-UNIR, ou d’un autre objectif que la CDPA-BT poursuit?

Cette question est importante et judicieuse; elle mérite donc une attention particulière pour expliquer les raisons du choix du terme utilisé par notre parti, car, en effet, les deux termes ne sont pas des synonymes.

A / L’alternance

Dans les discours et déclarations du courant majoritaire de l’opposition togolaise, un terme revient fréquemment qui semble résumer le but immédiat de la lutte d’opposition dans notre pays. Il s’agit bien entendu de l’Alternance. Nous entendons et lisons ce terme dans les formules “alternance au sommet de l’État”, et depuis décembre 2019, “Alternance 2020”.

L’alternance dans ce cas réfère à la succession des partis ou courants politiques au niveau de la conduite des affaires de l’Etat. L’alternance politique peut être régulière, mais pas nécessairement de la même durée selon les régimes démocratiques.

A force d’entendre le courant majoritaire de l’opposition marteler “alternance au sommet de l’État” et “Alternance 2020”, le peuple a fini par le prendre en son compte sans toutefois savoir ce que cette demande comporte, et ne comprend pas pourquoi cette fameuse succession des différents partis politiques au sommet de l’État n’a jamais eu lieu au Togo. La raison en est que les conditions pour la réalisation de l’alternance politique n’existent pas dans notre pays, et le courant majoritaire de l’opposition commet un abus de langage et trompe le peuple en le conviant à participer massivement à des élections pipées d’avance que le régime antidémocratique organise périodiquement pour donner une apparence de démocratie, lui permettant ainsi de monopoliser indéfiniment le pouvoir.

Pour que l’alternance politique soit envisageable et possible au Togo, certaines conditions doivent être remplies:

  1. – L’existence d’institutions qui permettent et garantissent la réalisation de l’alternance.

  2. – La reconnaissance et l’acceptation par tous du rôle cardinal de ces institutions qui veillent au respect scrupuleux des règles du jeu dans un système politique démocratique.

Nul n’a besoin d’expliquer aux partis d’opposition qui participent aux élections organisées pour le maintien du pouvoir en place, que ces conditions n’ont jamais été remplies dans notre pays. C’est pourquoi depuis l’orientation électoraliste de la lutte, la CDPA-BT a toujours prôné le boycott de toutes les mascarades électorales organisées cyniquement par le régime, et qu’elle continue de proposer un mouvement de mobilisation et d’organisation du peuple pour définir ensemble et mener une politique alternative d’opposition.

B / L’alternative

L’alternative désigne une situation dans laquelle il faut choisir entre deux possibilités opposées. Dans la situation qui nous concerne au Togo, la CDPA-BT considère qu’il ne peut y avoir de “vivre ensemble” avec le régime antidémocratique et répressif qui régente notre pays depuis 1963, et qu’il faut rompre radicalement avec le régime RPT-UNIR pour instaurer un système politique différent qui empêchera le retour du système calamiteux qui a ravagé le tissu social, moral et économique de notre pays pendant plus de deux générations, et qui a laissé de profondes séquelles observables partout.

Cette politique alternative de l’opposition requiert une approche différente de la lutte électoraliste du courant majoritaire de l’opposition. De ce point de vue, la CDPA-BT a depuis 2002 proposé la formation d’une force alternative de l’opposition qui doit être un mouvement de masse d’envergure nationale. (cf. Une force alternative d’opposition pour mettre fin à la dictature et instaurer la démocratie au Togo….). Ce mouvement ne sera pas le mouvement d’un parti ou uniquement des partis d’opposition sous leurs formes actuelles. Il doit être porté par une alliance la plus large possible, alliance dans laquelle les partis de l’Opposition démocratique doivent constituer un noyau solide regroupant autour d’elle le plus grand nombre possible d’organisations de toute nature (cf. Document MFAO).

Si le courant majoritaire de l’opposition évite soigneusement l’approche alternative de la lutte contre le régime, c’est parce que les leaders de ce courant croient chacun qu’avec son parti il peut à lui seul gagner les élections et instaurer “l’alternance” dans le pays. Ils ne croient même pas à la nécessité d’organiser la masse du peuple pour créer un rapport de forces favorable à l’opposition, ce qui représente tout de même une aberration. En d’autres termes, ce courant de l’opposition se fixe des objectifs tout en évitant de se donner les moyens de les atteindre.

Les 30 années de tâtonnement stérile doivent à présent persuader l’opposition qu’une autre politique d’opposition est indispensable pour faire renaître chez nos concitoyens l’espoir d’un avenir meilleur.

Conclusion

Un système d’alternance au pouvoir dans la situation politique qui prévaut au Togo n’est possible qu’après la fin du régime de dictature et l’institution d’une politique alternative à la place de celle conduite pendant plus d’un demi-siècle par le régime despotique actuel.

Kara (avril 2008) : Formation des cadres de la Région

ClotFormationKara_08.07.2012

Gapé (mai 2011) : Formation des cadres de la Région

Réunion Section Gape
Il est indispensable d’apporter l’information dans les villages les plus reculés
pour permettre aux femmes et aux hommes de juger.